atelier potpote RML 44

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Pauline Rio

Pauline Rio est animatrice au CIVAM 44. Elle nous présente la structure et le travail qu’elle mène avec les agriculteur•trice•s du département.

RML44 : Bonjour Pauline, vous travaillez au CIVAM. Pouvez-vous nous parler de cette organisation ?

PR : Le CIVAM, Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural, est une association qui œuvre au développement et aux transitions agricoles, alimentaires et énergétiques. Cette association possède différents niveaux d’organisation, au niveau départemental, régional et national. Au niveau de la Loire-Atlantique, nous comptons 300 adhérents, principalement des agriculteur·rice·s et 11 salariés.

RML44 : Et quel est votre rôle dans l’association ?

PR : Je suis animatrice au CIVAM 44. Mon rôle est de mettre en place un accompagnement collectif pour que les agriculteur·rice·s obtiennent des réponses à leurs questions, en raisonnant globalement leur système. Pour les accompagner, je peux faire appel à des intervenants, à de la coconstruction, des visites etc… Je les accompagne principalement sur trois grandes thématiques : les systèmes herbagers pâturants, les grandes cultures économes et les cultures de diversifications pour l’alimentation humaine.

RML44 : Concrètement, comment se traduit l’action du CIVAM au niveau du département ?

PR : Le CIVAM 44 réalise de l’accompagnement collectif autour de trois principaux axes de travail, l’agriculture durable, c’est-à-dire la mise en place de systèmes agricoles autonomes et économes, la valorisation du bocage et la gestion de l’énergie pour les particuliers et les collectivités. Les publics peuvent être variés : agriculteur·trice·s, élu·e·s, scolaires, citoyen·ne·s.

RML44 : Vous travaillez également sur le développement de cultures de diversification à destination directe de la consommation humaine, comment est né ce projet ?

PR : Depuis 2013, le CIVAM 44 travaille avec un groupe d’agriculteur·trice·s sur le scénario AFTERRE 2050. Il s’agit d’un scénario de transition agricole et alimentaire répondant à des enjeux de préservation des ressources et de santé humaine. Pour répondre à ces objectifs, le scénario détermine l’assiette d’un consommateur lambda en 2050 et en fonction de cela, propose une réorganisation de la production agricole. Nous savons aujourd’hui que nous consommons trop de protéines animales et pas assez de protéines végétales (actuellement ⅔ de protéines animales contre ⅓ de protéines végétales : il faudrait l’inverse pour préserver les ressources air eau sol et notre santé). Il y a donc besoin de produire – de nouveau – des protéines végétales, de type légumineuses.

 L’approvisionnement en lentilles des restaurations collectives de Loire-Atlantique a été multiplié par 9 entre 2019 et 2020 

RML44 : Pouvez-nous en dire plus ?

PR : Initialement, un petit groupe de 5-6 agriculteur·trice·s s’y sont intéressé·e·s.

Il s’agit principalement de polyculteurs-éleveurs (bovin lait ou bovin viande). Il·elle·s ont décidé de réduire leur atelier principal (leur atelier de production laitière par exemple), pour produire des cultures de diversification.

L’intérêt de cette culture est d’être directement destinée à l’alimentation humaine libérant ainsi de l’espace agricole. Ils ont testé la culture de lentilles, de millet, de haricots secs, de pois chiches et se sont aperçus que cela poussait bien, surtout les lentilles. Aujourd’hui, le CIVAM 44 accompagne une vingtaine d’agriculteur·trice·s et il existe “un listing” d’une quarantaine d’agriculteur·trice·s intéressé·e·s par cette culture mais ne produisant pas encore.

RML44 : Comment se traduit l’accompagnement du CIVAM 44 envers les producteur·trice·s ?

PR : Nous organisons des formations techniques, des journées de communication et de sensibilisation (de type ferme ouverte) à destination des producteurs. Nous partageons également des témoignages d’agriculteur·trice·s lancé·e·s dans cette production. Les formations proposées concernent à la fois la production, la gestion des étapes post-récolte (les lentilles, par exemple, nécessitent des étapes de séchage et de tri avant de pouvoir être conditionnées) et la commercialisation. Nous les accompagnons notamment dans la recherche de débouchés en les orientant par exemple vers les restaurations collectives. L’approvisionnement en lentilles des restaurations collectives de LoireAtlantique a ainsi été multiplié par 9 entre 2019 et 2020. Pour un accompagnement complet, de la graine à l’assiette, nous travaillons en lien étroit avec d’autres organismes : le GAB 44 et l’Union des CUMA de LoireAtlantique.

Merci à Pauline Rio
02 40 14 59 00
sensibilisation-ad@fdcivam44.org
www.civam-paysdelaloire.org